Interview alumni : Raphaël CARACO, chef de secteur chez Leroy Merlin
Raphaël Caraco est un exemple inspirant pour la jeunesse d'aujourd'hui : Ancien espoir du football avec le FC METZ, sa trajectoire l'a conduit à embrasser le monde du commerce, gravissant rapidement les échelons chez Leroy Merlin pour devenir chef de secteur à seulement 25 ans. Sa force ? Allier détermination, patience et un amour profond pour la dimension humaine ! Pour en savoir plus, voici le lien de son profil LinkedIn !
Qu'implique exactement le rôle de chef de secteur chez Leroy Merlin ?
En tant que chef de secteur, je fais partie du comité de direction du magasin. Ce comité regroupe plusieurs cadres chargés d'élaborer et de diriger la stratégie de l'entreprise. Notre rôle s'étend à des sujets nationaux transversaux, et chaque chef de secteur possède une responsabilité spécifique sur le compte d'exploitation. Il s'agit de gérer un compte d'exploitation tout en encadrant une équipe, composée de responsables de rayon, vendeurs, logisticiens et autres. Notre mission principale est double : augmenter le chiffre d'affaires et contribuer au développement personnel et professionnel des membres de notre équipe. Ainsi, mon travail oscille entre des tâches opérationnelles sur le terrain et des activités plus stratégiques et politiques en bureau, notamment lors des réunions du comité de direction.
Selon vous, quels sont les traits essentiels d'un bon chef de secteur en cette année 2023 ?
En premier lieu, c'est la proximité avec les équipes. Avec l'évolution des générations, il est primordial d'avoir un chef de secteur présent sur le terrain, qui accompagne, qui est transparent et bienveillant. Cette dimension humaine est cruciale dans la relation avec les équipes. Ensuite, une autre facette tout aussi essentielle est la stratégie : la capacité de réflexion, d'anticipation, de projection, notamment en ce qui concerne le chiffre d'affaires. Il faut donc trouver un équilibre entre l'aspect humain pour les équipes et la vision stratégique pour l'entreprise.
Qu'est-ce qui vous passionne le plus dans votre métier ?
Ce qui me passionne avant tout, c'est la dimension humaine. J'accorde une grande importance à la proximité avec mes équipes. Mon objectif principal est de les voir grandir, évoluer et de les aider à exceller dans leur domaine. Pour moi, la gestion des relations humaines est essentielle, faisant de ce poste un rôle de management pur.
Quel est le plus grand défi que vous avez dû relever dans votre profession ?
L'un des défis majeurs a été de diriger et d'unifier une équipe plus âgée. J'ai eu des responsabilités dès l'âge de 20 ans, et aujourd'hui, à 25 ans, je travaille avec des collaborateurs dont la moyenne d'âge est entre 55 et 60 ans. Il est parfois difficile pour eux d'accepter l'idée d'être dirigés par quelqu'un de nettement plus jeune. C'est pourquoi, il est crucial d'adopter une approche respectueuse et efficace pour réussir à ce poste.
Comment avez-vous fait pour remédier à cela ?
Il s'agit principalement du positionnement adopté dès les premières interactions. Si, en tant que jeune leader, vous tentez d'enseigner à des personnes ayant des décennies d'expérience, cela peut créer des frictions. Après tout, ces individus ont acquis une grande expertise au fil des années et il n'est pas pertinent de vouloir leur "enseigner leur métier". Ce qui importe, c'est la manière dont vous vous présentez : démontrer votre rôle de responsable tout en manifestant une grande ouverture d'esprit et une véritable écoute. Il s'agit d'une balance délicate à trouver, entre respect de leur expérience et apport de nouvelles perspectives ou méthodes qu'ils n'auraient peut-être pas encore explorées.
Pourriez-vous me décrire votre parcours professionnel avant d'arriver à ce poste ?
Mon parcours est atypique. J'ai débuté au centre de formation du FC METZ de mes 15 à 18 ans. L'éducation traditionnelle ne m'attirait pas spécialement, mais j'ai dû faire des choix. J'ai donc suivi un bac pro commerce sur deux ans, avec un stage longue durée chez Tommy Figure au Printemps à Metz. J'ai ensuite effectué un BTS MUC (Management des Unités Commerciales), avec un autre stage prolongé chez IKEA en tant qu'assistant du chef de département.
La licence pro en immobilier m’a permis d'être responsable location et transactions chez Benedict Immobilier. Bien que passionné par l'immobilier, j'ai ressenti le manque de leadership et de management d'équipe. J'étais responsable, certes, mais presque seul dans ma fonction.
J'ai donc décidé de reprendre mes études, cette fois-ci en marketing et management. C'est ainsi que j'ai rejoint Leroy Merlin, d'abord en tant que responsable de rayon en décoration. Parallèlement à ma poursuite en master marketing et stratégie d'entreprise, j'ai évolué vers d'autres responsabilités : électricité, plomberie, chauffage, puis sanitaire. Après l'obtention de mon master, j'ai été responsable rangement et cuisine pendant près d'un an.
Durant cette période, j'ai été sélectionné pour le parcours STEP de Leroy Merlin, destiné à identifier et à former les talents prometteurs pour les postes de chef de secteur. Sur toute la partie Est de la France, nous étions une dizaine initialement sélectionnés, mais aujourd'hui, seulement trois d'entre nous ont accédé au rôle de chef de secteur. C'est un parcours exigeant, nécessitant patience et détermination pour gravir les échelons.
Auriez-vous un conseil à donner aux jeunes aspirants à une carrière similaire à la vôtre ?
Bien sûr. Mon premier conseil serait la détermination. Le chemin peut être semé d'embûches, surtout quand on est jeune. Beaucoup diront : « Tu es trop jeune, tu n'y arriveras pas » ou « Tu manques d'expérience ». Ne vous découragez pas face à ces remarques. Restez déterminé, c'est essentiel. Ensuite, je conseillerais la patience. Même si cela semble paradoxal avec la détermination, c'est une vertu nécessaire. Ces deux qualités, alliées, forment à mon avis la combinaison gagnante pour réussir dans ce milieu.
